Alice du fromage

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Billets qui ont 'temps qu'il fait' comme mot-clé.

mercredi 2 août 2023

Tempête

Il pleut, le vent est fort. A midi, la coulée verte était fermée à hauteur de l'allée Vivaldi (peur des chutes de branches) et le soir je trouve le ficus sur le flanc. Il est pourtant protégé par des hauts murs sur trois côtés mais cela n'a pas suffi.

Les gens râlent pour leurs vacances. Perso je me réjouis pour la forêt de Fontainebleau

dimanche 18 juin 2023

Petite journée

Les conditions n'étaient pas très favorables: nous avons commencé tard, vers quinze heures, le temps que les thermiques se forment. Je suis passée en troisième et je n'ai volé qu'un quart d'heure, le temps d'un remorqué (mon point faible) et d'un aterrissage.

Nous avons eu juste le temps de ranger les planeurs avant que l'orage n'éclate, très violent.
A Fontainebleau, le concert de Sting a été annulé.


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Pour mémoire, les réseaux ce soir se déchirent autour d'une bière bue par Macron à la fin d'un match de rugby. Je dois avouer que je suis écroulée de rire. Cette époque est vraiment particulière. Les LFIstes peuvent attaquer les policiers au mortier1, mais le drame, c'est que Macron boive une bière.
Je me demande si j'aurais l'occasion de relire ce billet dans dix ans, et si oui, ce que j'en penserai alors.



Note
1: tunnel Lyon-Turin.

mardi 9 mai 2023

Pluie

Sommeil tourmenté, est-ce le vin rouge de l'apéro ou de m'être fait peur hier pour la première fois? Vers quatre heures du matin j'ai fini par mettre des boules quiès contre les grenouilles. Dormi jusqu'à huit heures, soit neuf heures de sommeil : pas mal du tout.

Hier la pluie était prévue aujourd'hui; je sèche le briefing pour me laver les cheveux et faire une micro-lessive. Comme je suis la seule femme j'ai fini par m'étendre dans la partie sanitaire féminine du camping, j'y laisse ma trousse et ma serviette de toilette, une façon assurée de les oublier à mon départ...
Pluie, nous ne volerons pas aujourd'hui.

Courses, je me lâche sur les fraises, la pastèque, le melon (jusqu'ici j'évitais ce qui me paraissait susceptible de remonter dans les turbulences). Cuisine au Pégasus sous la tonnelle, il fait lourd, cervelles d'agneau haricots verts fraises vaisselle.

Balade en voiture jusqu'à la chapelle de Dromon; c'est l'occasion de réviser et visiter quelques champs vachables. Marche, fleurs, cloches de vaches.
Café à Sisteron, ennui impalpable. C'est dur les conversations entre trois personnes qui en fait ne se connaissent pas, les récits ressortissent soit de l'esbrouffe (quand il s'agit de succès) soit d'une certaine tristesse (quand il s'agit de regrets). Les conversations sur le vol à voile sont intéressantes mais épuisantes car je ne comprends pas la moitié des mots (qu'est-ce que ça veut dire? où cela se trouve-t-il? de quoi parlent-ils?) Je trouve quelques cartes postales, c'est une catastrophe, la plupart comportent des chatons en chaise longue sur fond de Sisteron.

Longue conversation avec H. Je lui raconte ma surprise devant la compétition permanente et les récits d'exploits. Il me répond qu'il a souvent vu ça dans l'armée: «les pilotes et les sous-mariniers sont contrôlés sans arrêt, ils sont jugés en permanence et sont obligés d'être les meilleurs pour progresser. Ça donne ce résultat.»

Apéro, rires et histoires limite caricaturales, avec le mec prêt à tout accepter tant qu'il ne s'agit pas de sa fille (autour de la table nous essayons de lui faire comprendre qu'il s'enfonce, mais rien à faire, il continue son récit), omelette, fraises, je termine mon thé seule au Pégasus en tapant ces quelques lignes.

Demain il est prévu du vol d'ondes et tous les pilotes expérimentés autour de moi sont emplis d'impatience.


Liste des sites découverts aujourd'hui:
netcoupe.net pour obtenir mes circuits (cliquez sur un nom de club puis sur le nom d'une personne puis sur détails. Cliquez sur QFU.FR ou carte 122.2 pour voir le circuit effectué).
La direction du vent avec un curseur à droite permettant de le connaître à différentes altitudes et un curseur en bas permettant d'avancer dans le temps.
L'application SDVFR

mercredi 20 juillet 2022

La pluie enfin

Cela me rappelle la fin de la nouvelle de Boulgakov, Les œufs fatidiques ou Les œufs du destin.

Cependant il ne pleut pas sur les incendies du sud-ouest.

lundi 20 juin 2022

Remords et regrets

5h20. De façon inhabituelle je consulte mes mails sur mon téléphone (normalement je me contente d'allumer la radio).
Et c'est alors que je découvre un mail de Nicolas de vendredi qui nous apprend qu'il était cas contact mardi à l'oulipo, malade jeudi.

Zut. Pourquoi n'ai-je pas regardé mes mails de près ce week-end?

Autotest. Positif aussitôt, dans la seconde où le liquide touche la bandelette.
Zut. Pourquoi n'ai-je pas fait un test samedi? J'étais tellement persuadée que c'était une rechute due à la clim, la toux et la fièvre étaient tellement les mêmes. Zut. J'ai dû contaminer la vendeuse de chaussures, j'aurais dû mettre un masque, je suis trop con. Et peut-être la jeune fille dans le train — mais peut-être pas, j'avais si froid que je m'étais recroquevillée le visage contre ma manche pour me tenir chaud avec mon souffle.
Et H.? Jamais je ne regarde un film avec lui, parce que je trouve idiot de regarder un film sur un iPad1 quand on a un grand écran à disposition — sauf que celui-ci étant au dernier étage il faisait trop chaud et que les chips et le gin devant un film sans enjeu c'était cool.

Autotest négatif pour H. Mais il tousse comme moi et m'accompagne chez l'infirmière pour lui aussi faire un test PCR. Nous portons nous-mêmes la pochette des prélèvements au laboratoire. La rue principale est jonchée de tuiles cassées, les carosseries sont bosselées, les pare-brises fendus. Des portions de trottoirs sont interdites à la circulation à cause des risques de chute de tuiles. Au retour, nous passons devant l'entrée du loft jumeau du nôtre (elle donne dans une autre rue). La propriétaire est en train de balayer, son toit est bâché, sa verrière a éclaté: «on était en dessous, j'ai juste eu le temps de tirer mon fils et de le projeter sur le canapé».

Ce matin H. est allé voir la voiture: cratères dans la carosserie, pare-brise fêlé, rétroviseur éclaté. Nous nous en tirons plutôt bien par rapport à d'autres.

pare-brise fêlé par la grêle






Note
1 : lui qui a une très mauvaise vue voit mieux sur les écrans Mac, la définition et la luminosité sont meilleures. Au fur à mesure que ma vue baisse je comprends mieux son point de vue.

dimanche 19 juin 2022

Longue journée

H. a dormi sur le canapé au rez-de-chaussée pour échapper à la chaleur (et à ma fièvre).
Quand je me réveille, je découvre qu'aux alentours de minuit, sans doute parce qu'il n'arrivait pas à dormir, il a entamé une discussion politique avec C. sur le groupe familial WhatsApp.
Mauvaise idée, ça s'engueule sec.

9h - Café, croissants. Ma fièvre est stable à 38, je souhaite tenter Bernstein.

Jusqu'à Champeaux, blé, plus doré au sud qu'au nord où les tiges sont encore vertes (explication absurde: il n'y a que quinze ou vingt kilomètres de différence. Et pourtant mon observation est exacte, c'est l'explication qui est fantaisiste: l'explication, je ne la connais pas).
Magnifique matin.

11h10 - Collégiale de Champeaux. Nous sommes dix minutes en retard. En entrant dans l'église, j'ai un choc: elle est quasi vide. Je m'attendais à un auditoire, une foule, même petite: la nef est vide, un petit groupe est massé dans les stalles. Une chorale chante, je comprends soudain que «Messe» sur le progamme du festival signifiait réellement messe, ce n'était pas une pièce de musique, mais bien une messe entrecoupée de morceaux de Berstein. Cela me plaît, j'ai toujours regretté de ne pas assister à une messe (un office) telle que Bach pouvait les conduire.
Nous nous asseyons dans la nef. Elle réverbère trop, le son n'est pas net. Je sens H. se raidir. Une messe, c'est beaucoup pour lui qui pense que la religion est la mère de toutes les guerres.
La première lecture parle de Melchisédech, l'écho empêche de comprendre, je sors mon téléphone pour retrouver les lectures du jour. Je découvre alors que C. a quitté le groupe WhatsApp. Ça n'a l'air de rien, mais c'est de fait le seul lien qu'il conservait avec nous. Il ne fête pas Noël, ne souhaite pas les anniversaires, ne remercie pas pour les cadeaux, ne contacte pas ses grands-parents, condescend vaguement à répondre au téléphone de temps en temps.
Donc c'est fini, pour une discussion politique. J'ai envie de rire.

H. se lève: «Je vais faire un tour, tu peux rester». — Non, je viens.

11h30 - Auberge de Crisenoy, (on y parle letton et russe), la carte ne nous tente pas; auberge de Sivry-Courtry, c'est plein; l'Alhambra à Fontainebleau. Le propriétaire est charmant, le couscous délicieux. C'est la meilleure pastilla que j'ai mangée en France.
Le patron nous explique qu'avant le Covid il avait un restaurant de quatre vingt couverts. Maintenant il en a une quinzaine et fait surtout de la vente à emporter: «c'est pas la même fatigue, pas la même responsabilité». Toujours le même témoignage: «certains se sont enrichis avec le Covid. Ils ont empoché les aides et ont mis la clé sous la porte».

14h30 - Vote. Je suis contente de m'être désistée en tant qu'assesseur: à l'origine parce que je voulais aller à Champeaux, mais aujourd'hui cela aurait été difficile avec ma toux et la fièvre.

15h - L'après-midi O et Y passent chercher des outils de jardin pour leur nouvelle maison. Ils sont choux.

19h - Allongé sur le canapé, H. lance sur son iPad Une famille à louer que nous avions vu à sa sortie. Je m'installe à côté de lui sur un tabouret avec un bol de chips et vingt centilitres de gin Juillet.

20h10 environ - Nous avions presque oublié les résultats des élections. 52 ou 54% d'abstention, pas de majorité absolue, un groupe pour les RN. Tout le monde proclame avoir gagné. Beaucoup de ministres ne sont pas élus.

22h30 - Orage. Grêlons comme des balles de ping-pong. Par réflexe, je sors balancer les coussins de fauteuil sur la vitre de la table de jardin pour la protéger. Plusieurs grêlons me font des bleus sur les bras.
La verrière du puits de lumière (trois mètres par trois) tient.
Quand l'orage s'apaise, nous entendons un bruit d'assiettes. Je connais ce bruit, ce sont des tuiles cassées. Les voisins sont en train de dégager leur toit.

mercredi 4 août 2021

Un cake au roquefort

Si je suis passée faire des courses lundi, c'était pour acheter du roquefort afin de confectionner un cake au roquefort pour le dîner hebdomadaire des rameurs. (Je n'allais tout de même pas faire faire à H. les courses pour mon aviron).

Oyez oyez bonnes gens, après près de vingt ans, je me remets à la cuisine! Il aura bien fallu ça. (Autre preuve de mon intégration: pour la première fois de ma vie, j'achète un numéro de PQR (presse quotidienne régionale), il me semble que c'est Le Républicain.)

Huit cahotique, en partie sous la pluie, course contre une péniche et dîner à l'intérieur du club: il fait froid et la pluie menace. L'Europe brûle et nous sommes sous une «goute froide» (la France entière connaît désormais l'expression).


carte météo de la France en juillet 2021 sous la goutte froide


lundi 21 décembre 2020

Il a plu

Il a plu toute la journée. Les déménageurs sont impressionnants d'efficacité. Il y a le grand réservé et souriant, le typé Amérique du sud que j'ai honte d'entendre les autres l'appeler Pikachu et autres surnoms au racisme qui s'ignore, le râleur spécialiste du démontage de meubles et le dernier qui m'a dit à ma grande fierté: «j'vous aime bien, vous avez de l'humour».

Ils ont emporté cent dix cartons sur nos cent trente-trois, vidé le dernier étage, une chambre et quasi l'autre.



Pour ceux qui se souviennent.


J'ai eu honte de leur imposer mes kilos de livres.
Le râleur: — Moi les livres j'les porte, alors les lire… Vous savez qu'il existe des livres modernes sur tablette?
— Oui, je sais. Mais ce que je lis est ancien et souvent particulier, c'est rare que ce soit digitalisé.
— Mais non, tout est sur informatique maintenant.

Un autre ou le même a remarqué «SAS» ou «San-Antonio» sur certains cartons:
— On en lit un ou deux ou deux et puis on les jette. Vous, je suis sûr que vous avez la collection.

Ou encore: — Vous avez beaucoup de choses. Mais pourquoi trois écrans puisque vous zêtes que deux?

Un peu étonnée malgré tout de leur liberté de ton et leur jugement sur et devant des gens qui sont après tout leurs clients.

J'ai passé l'après-midi à redouter qu'ils ne se tuent dans les escaliers dont l'un n'a pas de rampe vers l'intérieur (le râleur: «c'est pas aux normes») et l'autre de simples barres au-dessus du vide où glisser et passer en dessous signifierait une chute de deux étages sur le carrelage.

Le loft ne leur plaît pas. Incompréhension totale. Ils sont persuadés que nous aurons vite envie/besoin de pièces fermées.

dimanche 6 décembre 2020

Traces du temps - 5

Il manque mercredi 2.
Les feuilles sont tombées entre jeudi et vendredi. Mais il en reste.

arbres en automne vus de la fenêtre arbres en automne vus de la fenêtre arbres en automne vus de la fenêtre
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Déconfinement progressif : nous avons le droit de ramer, mais en bateau individuel (en double pour les personnes vivant sous le même toit). L'hiver il faut être sûr de soi: trois rameurs se sont retournés samedi, deux dimanche.
Je constate à quel point mes cinq kilos de trop étaient en trop cet été quand j'ai repris après le premier confinement: quel plaisir de pouvoir à nouveau bouger avec fluidité.
En revanche j'ai beaucoup perdu en forces. Dès que je recommencerai à manger quasi normalement, il va falloir que je suive des programmes de muscu (disons: de gymnastique au sol). Ça va être compliqué d'adapter la quantité de nourriture au sport effectué. Aujourd'hui j'ai l'impression que je peux vivre en ne mangeant presque rien. C'est impressionnant et très peu contentant.

la Seine à Avon - ciel d'automne

dimanche 29 novembre 2020

Traces du temps - 4

Oublié lundi, mercredi, vendredi, et mardi j'étais à Nantes. Donc trois jours seulement cette semaine.

arbres en automne vus de la fenêtre arbres en automne vus de la fenêtre arbres en automne vus de la fenêtre



L'impact de la lumière est toujours aussi étonnant. Jeudi, j'ai pris une photo beaucoup plus tôt, vers 8h40, avec la lumière rasante du soleil levant.

arbres en automne vus de la fenêtre



Peut-être parce que Patrick a noté mardi que Jean et lui regardaient ensemble Six Feet under, j'ai relancé la série cet après-midi. C'est fou ce que je m'en souviens bien.

Il ne reste plus beaucoup de cartons à faire. Les deux week-ends prochains devraient y suffire. Ce matin nous avons placé les meubles sur les plans. C'est la partie la plus fun. J'espère que nous n'avons rien oublié.
Difficile de faire tenir autant d'étagères sur aussi peu de murs, surtout que le dernier étage est mansardé et que les étagères ne peuvent tenir que le long de l'arête centrale du toit.

samedi 21 novembre 2020

Traces du temps - 3

Du 16 au 22 novembre entre neuf et dix heures du matin, hors jeudi 19.

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Dernier train pour Busan. Une histoire de zombie pendant que je blogue. La Corée du sud ne porte pas les traders dans leur cœur. Sacrifice pour les autres ou chacun pour soi: les périodes de crise dévoilent les pulsions habituellement dissimulées — même s'il y a des indices même en périodes calmes.

Le Marginal. Ce que je préfère, ce sont les voitures et les rues de Paris.
L'héritier (Netflix enchaîne). Rien compris. Mais je fais autre chose en même temps.
Peur sur la ville.

dimanche 15 novembre 2020

Traces du temps - 2

Du 9 au 15 novembre entre neuf et dix heures du matin, hors samedi 14. Les variations de couleurs en fonction de la lumière sont impressionnantes.
Entre le 9 et le 10 il y a eu beaucoup de vent et le grand arbre de l'arrière-plan a perdu toutes ses feuilles en une nuit.
Le 11 novembre il faisait un temps de 11 novembre.

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Passé la journée sur mon devoir wordpress. Je ne suis pas arrivée au bout, j'ai abandonné vers minuit. Demain je demanderai un délai jusqu'à mercredi.

dimanche 8 novembre 2020

Traces du temps

Du premier au sept novembre. J'ai oublié mercredi. La première est plus terne parce qu'il n'y avait pas de soleil.

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J'espère ne pas oublier les semaines à venir. Dernières photos.

Mis à jour la version de PHP sur OVH toute seule comme une grande. (Il faut dire que d'habitude je me repose sur H.)

Si vous voulez vous amuser, vous pouvez passer ce test, plus large qu'un test de personnalité. Attention, soyez au calme, la dernière partie porte sur de la logique. Le tout doit faire entre vingt et trente minutes.

jeudi 5 novembre 2020

Le dernier automne

Première gelée.

Je tiens le compte des derniers jours passés dans cette maison.

Nous attendons les résultats de l'élection américaine.

vendredi 5 juin 2020

La malédiction du printemps 2020

Tant que nous ne pouvions pas sortir il faisait chaud et ensoleillé. Maintenant que c'est possible il fait venteux, pluvieux et froid. Ce matin, trois rameurs peu expérimenté se sont retournés à cause du vent (le skiff, c'est difficile).
Surtout, plus grave, les cafetiers et restaurateurs sont désespérés: avoir fait tant d'efforts pour installer des terrasses covid-proof...

J'ai rendu mes livres à la bibliothèque de l'ICP.
J'ai récupéré O. qui a arrêté la fac depuis janvier sans nous le dire. Il a craqué ce matin quand je lui ai dit que s'il mentait, il valait mieux qu'on le sache tout de suite. Trois enfants sur trois. Karma? Nous sommes sans doute de très mauvais parents.

mercredi 20 mai 2020

Généalogie matthéenne

J'avance terriblement lentement.

Le soir a la douceur d'une soirée de juillet. Je ne suis pas sûre que ce soit bon signe.

mardi 7 août 2018

Fail

Il a failli pleuvoir.

samedi 21 juillet 2018

Temps radieux

Je ne me souviens pas qu'il ait fait aussi beau durant une période aussi longue depuis longtemps.

Je me lève tôt, comme d'habitude (j'ai réussi à gratter une heure: réveillée six heures, recouchée, rendormie, réveillée sept heures, levée).

Pendant que je coupe les roses fanées du côté de la rue, un voisin inconnu (je le décris à Hervé: «Celui qui lave tout le temps sa voiture? —Oui, sans doute. —Il a dû reprérer que tu lavais la tienne! (Rires) —Je crois plutôt que j'étais la seule dans la rue) me propose une douzaine d'œufs de ses poules: «vous partez en vacances? —Non, j'ai trop d'œufs.»

Chez le photographe pour une photo d'identité qui ait l'air pro (voir mon visage est un choc: rouge, brillant, large. Je ne m'y habitue pas). Pour une photo dynamique, la photographe me fait me pencher vers l'avant. Soudain je comprends pourquoi les gens ont l'air de sortir du cadre: ils sont penchés.

The Last Movie, "film expérimental" dit Allôciné. Oui, on peut dire ça comme ça. Déçue de ne pas voir davantage de paysages. Puis au Reflet qui a retrouvé son aspect d'autrefois, c'est-à-dire que la cuisine est de nouveau dans l'arrière-cuisine, et non exposée aux yeux de tous.

mardi 6 février 2018

Neige

Il a neigé toute la journée, de façon aussi obstinée qu'il a plu ces dernières semaines, tant et si bien qu'en fin de journée la neige tenait à La Défense.
La Seine ne descend pas. Encore soixante-dix centimètres d'eau à Neuilly dans le garage à bateaux. La semaine dernière les moteurs des bateaux-moteurs ont été volés. Quand pourrons-nous ramer s'il n'y a pas de bateau pour assurer la sécurité, sachant que le courant est souvent très important en fin de crue ?

lundi 31 octobre 2016

Pont

Troisième jours de suite sans aller travailler : des vacances, quoi.

Un peu de rangement, un peu de ménage, un peu d'allemand. La jardinier (super Mariola pour les intimes) est passée et a confirmé mes soupçons: certains arbustres en fleurs ne devraient pas l'être.
Il y a même des papillons.

dimanche 30 octobre 2016

Soleil

Sortie en double avec Armelle sous un soleil glorieux (short et tee-shirt). C'est comme si nous avions ramé ensemble toute notre vie. Voilà qui me console de ma sortie brutale avec Peter jeudi dernier.

Déjeuner dans le jardin (fin octobre: je le note car nous sommes fin octobre).

Coup de fil de mon beau-père, trente-huit mille grues au lac du Der.
— Il y a assez de poissons pour nourrir tout ça?
— Elles ne mangent pas de poissons, elles dévastent le maïs, les agriculteurs sont indemnisés mais ils ne sont pas contents.
— De toute façon je n'ai jamais vu un agriculteur content.

D'autres grues au-dessus des Landes.

jeudi 4 août 2016

Les grandes familles

Journée à Saint-Brieuc. Plage. Pointe du Roselier. Cours sur itunes et Pokemon Go.

J'écoute les récits de cousinades, de fêtes de famille quasi permanentes (il y a toujours un anniversaire à fêter et la plupart habitent dans un rayon de cent kilomètres — sauf ceux qui habitent à dix mille). Cela me fascine, j'admire et je redoute, imaginer l'organisation me fatigue, je suis décidément très flemmarde. Et puis cela paraît absorber tant de temps, que reste-t-il pour soi? (également égoïste, sans doute, ou tout au moins ressentant un fort besoin (croissant avec l'âge) de se centrer sur soi).
Mais cela représente aussi une foultitude de souvenirs communs, de conflits à gérer, d'amitié et d'entraide. C'est une école de la vie: tous les cas qui peuvent se présenter au dehors ont déjà été vécu dans la famille.

A-C. se plaint beaucoup du temps. Elle est là depuis quinze ans. Conversation avec ses sœurs et belles-sœurs: «— Où iras-tu quand tu seras vieille? — Dans un endroit où il fait chaud.» Mais il faut s'y faire nous sommes désormais déjà vieux (non dans nos corps ou dans nos esprits, mais dans le regard des autres; le plus amusant étant notre capacité à décrire quelqu'un de cinquante ans comme quelqu'un de très différent de nous, appartenant à un autre monde, sans prendre conscience que nous appartenons à ce groupe). Il faudrait peut-être partir tout de suite, ce serait plus sûr; ce serait toujours cela de gagné.
Moi j'aime ce ciel changeant, j'aime les toits gris et le ciel gris et les oiseaux. Si je restais ici suffisamment longtemps, j'apprendrais la voile. Il fait doux. Longue conversation sur la terrasse à la nuit tombée en partageant un cigare.

mardi 31 mai 2016

Pluie

4h38. J'écoute la pluie depuis une heure. Je suis contente que nous ayons réparé le toit en avril. Je suis inquiète, j'écoute les gouttes, je guette celle qui aura réussi à s'infiltrer entre les tuiles, dans l'interstice des velux.
Pour l'instant, rien.
Je pense aux oiseaux, aux réfugiés dans des camps de boue (eux qui viennent de pays désertiques, combien de temps se sont-ils réjouis de la pluie?)

mercredi 25 mai 2016

Nommer la pluie

Trouvé sur le net, sans doute pour nous faire rire de tout ce qui tombe en ce moment.


2016-05-21-pluie-bretonne.jpg

dimanche 22 mai 2016

Décision

Il pleut. J'avais l'intention d'aller ramer, je ne vais pas y aller, même s'il ne pleut peut-être pas à Melun. Je vais compléter quelques journées de ce blog.

Je regrette d'avoir manqué l'arrivée du printemps sur la Seine.


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PS le soir : révision de grec pour mardi et Almodovar au cinéma (Julieta. C'est curieux cette fascination pour les liens mère-fille. Ça change des bêtes histoires d'amour. L'épaisseur de la vie dans la filiation, la maladie, la vieillesse et la mort. Tragédie grecque, mer et pythie.)

mardi 4 août 2015

Orage

Orage. Une sirène hurle par intermittence; je ne sais si c'est le bruit ou le tremblement de l'air qui l'a déclenchée.
Du fond de mon lit, je l'entends qui s'élance plusieurs minutes durant, puis se tait, puis reprend. Mais pourquoi personne ne la coupe-t-il?
Une petite inquiétude, un petit tourment: et si c'était l'alarme des voisins dont nous gardons la maison? Ont-ils une alarme? Est-ce à moi d'interrompre ce bruit lancinant?
J'envoie un sms à H. pour lui poser la question. Trois heures du matin. Je doute qu'il me réponde à l'instant. Boule quiès. Je m'endors.

Pas un bruit. Pas de radio-réveil. Zut, les plombs ont sauté. Je descends dans la cuisine, je ne me souviens jamais, les boutons oranges cinq secondes pour purger, le bleu à relever, le vert à enclencher en appuyant de toutes ses forces… Non, rien. Les oranges, le vert, le bleu… le frigo démarre. Je remets le four à peu près à l'heure en fonction de la comtoise (qui avance). Il est cinq heures vingt.

Dans la chambre, le radio-réveil est toujours aveugle. Est-ce qu'il n'y aurait pas un second tableau électrique dans le grenier? Ça me dit quelque chose. J'y vais à la lampe-torche, il faut passer la main dans les toiles d'araignée derrière la poutre, je ne sais pas très bien si je préfère regarder ou y aller à tâtons.
Il y a bien un boîtier, je remonte une targette, redescends l'escalier : c'était bien ça, la partie chambre est allumée. Si nous vendons un jour la maison, il faudra penser à indiquer cette bizarrerie.

Avant de me recoucher, je change l'heure de mon réveil: il va falloir passer chez les voisins avant de partir, si les plombs ont sauté, c'est potentiellement grave: le congélateur, bien sûr, mais surtout les précieux aquariums.
(Ils n'auront pas sauté. Mais les installations du RER ont subi des dégâts. Retard, attente sur le quai. Dire que je me suis levée plus tôt…)

mardi 26 août 2014

Que d'eau

Hier au lit avant 21 heures — et je m'endors aussitôt. Qu'importe, me dis-je, je me lèverai plus tôt — et puis non. Il pleut, j'entends pleuvoir sur le velux dans mon sommeil, une pluie ininterrompue. Vers trois heures du matin bruit différent, je me réveille aussitôt, déplace les bassines: nous avons des fuites, il paraît que les joints des velux ne sont plus étanches, quand il pleut trop longtemps, il pleut dans la chambre. So old fashion, façon château désargenté. (Ce qui fait que ce n'est pas sans une certaine inquiétude que je suis partie en Grèce).
Bassines, un gant de toilette ou un torchon au fond de la bassine pour éviter les éclaboussures.

Il y a presque dix jours, peut-être dix jours, vendredi, le 15 août, nous sommes prévenus par un voisin que la rue devant chez nous est inondée; cela provient de notre compteur. (Nous ne savons pas depuis combien de temps cela dure, il pleuvait tellement que la flaque passait inaperçue.) Celui-ci a été remplacé en avril, nous avions prévenu à l'époque que la fosse de l'ancien compteur s'était remplie d'eau. Une équipe s'était déplacée, était repartie, sans montrer beaucoup d'intérêt.
Nous prévenons aussitôt la Lyonnaise des eaux, elle enverra une équipe, peut-être dimanche (le week-end de l'Assomption, ça m'étonnerait!). Finalement, des ouvriers sont passés mercredi dernier. Ils ont constaté la fuite (aucune inquiétude pour nous, la fuite est "du bon côté" du compteur, et tout changement de compteur entraîne une garantie d'un an sur les éventuelles fuites), délimité le terrain. Puis ils sont partis.

Depuis une semaine, cela continue de fuir, mais officiellement.
Je suis furieuse. Il y a cinq ou six ans, ils nous ont fait payer trois mille euros pour une fuite imaginaire (le compteur avait tourné mécaniquement sur lui-même, sans doute suite à des travaux de terrassement dans la rue. Il n'y avait pas eu de réel écoulement d'eau, la preuve en étant qu'aucune fuite n'avait été trouvée et que pourtant le débit était redevenu normal. Il n'y avait eu aucun moyen de leur faire entendre raison), mais là, quand l'eau fuit réellement de leur côté, cela leur est totalement indifférent. C'est scandaleux.





Complément : la fuite a été arrêtée le 10 septembre après que H. se soit déplacé à Villeneuve-St-Georges pour protester auprès de la Lyonnaise des eaux.

samedi 23 août 2014

Du soleil

Ce matin, 14 km voire un peu plus sur la Seine — en fines bretelles, et j'ai même l'impression d'avoir le nez un peu rouge.

dimanche 23 juin 2013

Sud immobile

Dans le bus, Jean-Pierre, breton, me confie ses réflexions sur le sud.

— Je suis restée chez ma belle-mère à Nîmes quinze jours et à la fin, je m'ennuyais. C'était toujours bleu. Le sud ne change jamais, le ciel est toujours bleu, la mer est toujours à la même place, le matin on sait à quoi va ressembler la journée. J'avais envie qu'il se passe quelque chose.


Et cette réflexion fit apparaître devant mes yeux Turner et Gauguin, Monet et Matisse, mouvement et immobilité, «mais c'est bien sûr!», tout s'expliquait.

mercredi 5 juin 2013

Enfin

Enfin un coup de soleil après un déjeuner en terrasse.

Sinon, gros fail au bureau. Les envois qui devaient être terminés vendredi soir ne le seront que dans une semaine (la mise sous pli est entièrement manuelle! J'étais à mille lieues d'imaginer cela). Nous serons hors des délais légaux. Je me sens vraiment stupide à ne pas m'être méfiée davantage.
Il ne reste qu'à attendre le 25 juin pour me faire descendre en flammes. Bon. Quand le vin est tiré, le lait versé, etc.

Vu mon "chargé de TG". Ça me rappelle ce que mes amis en math sup appelaient "aller à confesse". J'en suis ressortie avec un conseil de lecture: Joseph et ses frères de Thomas Mann "pour cet été".

Je passe à Malraux (la bibliothèque), il n'y a pas le tome (de l'histoire de Joseph) qui m'intéresse. Je prends Abattoir 5.

Retour en Vélib, bords de Seine depuis Bastille jusqu'à gare de Lyon, les berges gardent la marque de la décrue en cours (marques blanches sur les pierres puis plus vertes ou marron plus près de l'eau).

dimanche 12 juillet 2009

Enfin une explication rationnelle

Les années de treize lunes sont des années à temps médiocre.

Nous sommes dans la troisième année consécutives comportant treize lunes. Voilà pourquoi le printemps et l'été sont médiocres.

L'année prochaine, retour à la normale.

mercredi 1 juillet 2009

Escalator de la Défense, matin

Derrière moi deux jeunes femmes discutent :

— Et il fait tellement chaud dans les transports en commun! Tu fais comment, toi?
— Je me mets à poil. Je ne me rhabille qu'au moment de sortir du bus.
— Ah c'était toi? Je me disais aussi, quelle popularité, cette ligne !

mercredi 29 avril 2009

Litote

— Cette année l'été a été un peu moins beau en Normandie, certains diraient humide.

mercredi 7 janvier 2009

Froid

En attendant le bus, je prends conscience du métal qui transperce le lobe de mes oreilles.
Dans le bus, le froid de la barre centrale traverse mes gants.
Et je me souviens d'un dîner à l'internat, d'une élève en prépa-veto qui avait eu en colle la question suivante: "Pourquoi à même température ambiante le métal est-il plus froid que le tissu?" Timidement j'avais avancé que ce n'était qu'une affaire de perception, mais non, il y avait une véritable explication — je ne sais plus laquelle.

mercredi 15 août 2007

Songe d'une nuit d'été

Lundi soir.

Cette pièce m'intriguait à cause du réseau d'allusions dont elle paraît le centre : Les Celtiques (Corto Maltese), Sourires d'une nuit d'été d'Ingmar Bergman, Comédie érotique d'une nuit d'été de Woody Allen, Le cercle des poètes disparus, etc.

Je connaissais Obéron, Puck, j'avais vu la tête d'âne.
Je ne m'attendais pas à rire autant et à sortir la tête aussi légère.

Comment écrire sans rien dévoiler?

Commençons par des renseignements généraux : le théâtre du Nord-Ouest présente l'intégrale de Shakespeare (34 pièces) jusqu'en mars 2008. Il a inventé la carte UGC du théâtre: pour 90 euros, on peut assister à autant de représentations qu'on le souhaite. Le programme est ici.
Il propose également d'acheter une pierre du théâtre, pour garantir l'indépendance de la troupe. Malheureusement la part est chère, mille euros. L'initiative de la souscription est soutenue par l'association Miroir du Monde, qui semble tout à fait sérieuse.

Nous entrons dans la salle par la scène. La salle est entièrement noire, le sol semble d'ardoise (je l'ai touché en partant, c'est une sorte de linoléum ressemblant aux sols des activités pour enfants), la scène descend lentement en marches basses d'environ un mètre cinquante de large. Il est sans doute possible d'y mettre quelques accessoires, mais visiblement elle n'est pas prévue pour cela. Les acteurs joueront sans décor, et je m'amuserai à composer un décor mental, celui des théâtres itinérants du Capitaine Fracasse.
Bonne nouvelle, contrairement à la plupart des salles parisiennes, il y a de la place pour les jambes.

La pièce commence. Les acteurs sont inégaux, jeunes, leur voix mettra un peu de temps à se chauffer. Ensuite, ce sera du pur plaisir, entre le texte, le jeu des acteurs, la mise en scène, vive, loufoque, qui représente avec un rare bonheur la lubricité, la folie, le désespoir, l'amour, et se moque gentiment des simplets et sans aucun doute des spectateurs: comment comprendre autrement que Shakespeare prévoit d'expliquer que le lion sur scène n'est pas un vrai lion (et autres fadaises, je ne veux pas en dire trop pour ceux qui ne connaîtraient pas), et qu'il aille jusqu'à expliquer trois fois la même chose, une fois en prévoyant un prologue (prologue au prologue), ensuite en faisant jouer le prologue (sorte de résumé de l'intrigue remplacé aujourd'hui par la feuille A4 fournie à l'entrée de la salle), puis la pièce racontée par le prologue...

Les enchâssements et les jeux de miroir sont multiples, la traduction est vive et enjouée (bien meilleure pour la scène que celle donnée par mon édition Bouquins), les acteurs totalement imprégnés de leur texte et des mouvements de scène.
Puck/Robin surtout est magnifique, à la fois comme homme et comme acteur, il a sans nul doute une formation de danseur, et son jeu comme son corps sont remarquables. Il vaut le déplacement à lui seul. Mais des rôles plus effacés sont également très bien tenus, et je vous recommande Thisbée, sans compter le mur...

Il s'agit vraiment d'une pièce pour rien, au prétexte ténu, sans leçon ou moralité, absolument invraissemblable et s'en moquant, une vraie réjouissance. Incidemment, elle donne l'explication du déréglement des saisons en Europe et des inondations que connaît l'Angleterre: Obéron et Titania se disputent, seule leur réconciliation rendra sa régularité à la ronde des saisons:

Pures inventions que crée la jalousie.
Jamais depuis le temps du solstice d'été
Je ne t'ai rencontré par bois, vaux ou collines,
Par sources empierrées, ruisseaux bordés de joncs,
Ou rivages marins, qui déroulent leurs plages
Pour nos rondes rythmées par la chanson des vents,
Que tu n'aies dérangé nos jeux par tes querelles.
Alors les vents, lassés de leurs vains chants de flûte,
Comme pour se venger ont sucé dans la mer
Des brouillards contagieux qui, tombant sur le sol,
Ont réveillé l'orgueil des plus minces rivières
De sorte qu'elles ont débordé de leur lit.
Aussi le bœuf a-t-il en vain tiré son joug
Le laboureur sué our rien, et le blé vert
A pourri sans que son enfance ait eu de barbe.
Dans les prés inondés l'enclos demeure vide,
Les troupeaux décimés engraissent les corbeaux,
La boue vient envahir le terrain de marelle;
Les sentiers du dédale entre les herbes hautes
N'étant plus parcourus deviennent indistincts.
Les mortels sont privés des plaisirs de l'hiver.
Plus d'hymnes, de chansons qui sanctifient la nuit.
Aussi la Lune, qui préside à tous les flux,
Pâle de rage, rend humide l'atmosphère,
De sorte que partout le rhumatisme abonde
Et ce climat brouillé dérange les saisons.
Les frimas à tête blanche se répandent
Jusque dans le sein frais des roses cramoisies.
A son front dégarni et glacé, le vieux Hiems
Reçoit, pour se moquer, l'odorant chapelet
Des beaux boutons de l'été. Et l'été, le printemps,
Et l'automne fécond et le hargneux hiver
Echangent leur livrée, et le monde ébahi
A leurs effets dès lors ne peut les reconnaître;
Or tout l'engendrement de ces maux est produit
Par nos dissentiments à nous, par nos querelles.
Nous sommes leurs parents, c'est nous leur origine.

Titania dans la scène 1 de l'acte II. Traduction Jean Malapate dans les Œuvres complètes de la collection Bouquins, tome "Comédies I" p.683
voir le texte original


Parce que je ne la trouve pas sur le net, et pour remercier les acteurs de cette excellente soirée, je copie ici la distribution:
Traduction : Jean-Michel Déprats
Mise en scène : Nicolas Luquin
Assistantes : Maïlis Dupont et Chloé Bernadoux
Création lumière : Valentin Fraisse et Florent Enjalbert
Costumes : Tatiana Hasan
Scénographie : John Bercq
Musique : Andréa Parias et Julien Gauthier
Création maquillage et masque : Adeline Kœger

Thésée / Obéron : Alexandre Texier
Hyppolyta / Titania : Stéphanie Crame
Puck / Philostrate : Julien Alluguette
Egée : Marc Esterez
Lysandre : Aurélien Bédéneau
Démétrius : Nicolas Luquin
Hermia : Nastassia auf des Mauer
Héléna : Alice Dumont / N. Van Tongelen (je ne sais laquelle nous avons vue: une petite blonde au nez retroussé jouant très bien la colère et l'exaspération)
Fleur des pois : Tatiana Hassan / Annabelle Boussaud
Toile d'araignée : Florence Pasquier
Phalène : Sandie Bassard
Graine de moutarde : Béatrice Guiraud
Nick Bottom : Nicolas Siouffi
Francis Flute : Jean-Loïc François / Mickaël Viaud
Peter Quince : Vincent Bramoullé
Tom Snout : Alexandre Morand / Sébastien Coënt
Snug : Christopher Garcia-Alvarez
Robin Starveling : Claude Dos Santos
Le chien : Chanel

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